La pensée de Vladimir Jankélévitch

Connaissance et expérience


Un papillon tourne autour de la flamme d'une bougie.

Fasciné par la forme de celle-ci, par ses pulsations, la chaleur qu'il pressent de loin, le papillon voudrait s'approcher de la flamme, éprouver la sensation existentielle de sa chaleur. Mais s'il s'en approche trop il se brulera les ailes, de sorte que le papillon est condamné, soit à observer la flamme sans la sentir, soit à sentir la flamme sans l'observer.


Ce qu'il sait, il ne l'est pas. Ce qu'il est, il ne le sait plus.

Or nous en sommes tous là face à un phénomène, quel qu'il soit.

Celui qui est trop près de quelque chose en parle fort mal, car il a "le nez dessus".

Celui qui se tient à distance peut voir le phénomène, mais en parle d'une façon abstraite, car au fond il n'éprouve pas ce qu'il décrit.

C'est donc en "ignorance de cause" que l'un et l'autre se mettent à parler du phénomène qui les préoccupe.


"Savoir sans être ou bien être sans savoir, là est le dilemme" dit Vladimir Jankélévitch.